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Critique de Dragon Quest II – Une belle synthèse entre passé et modern

2025-12-29 /  1257 mots /  6 min de lecture
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Après environ 60 heures de jeu, j'ai terminé les deux premiers Dragon Quest et exploré l'ensemble du second. Le premier(Dragon Quest 1 & 2 Remake : retour aux sources… facture incluse) m'a agréablement surpris, ce qui m'a poussé à m'attaquer directement au second. Cependant, je réalise aujourd'hui qu'il ne faut pas enchaîner trop rapidement ces jeux. Passer du premier au second sans prendre de pause a un effet étrange : tu viens tout juste de battre le seigneur dragon, tu as toutes les attaques, le meilleur équipement… Et là, tu te retrouves avec un personnage de niveau 1 et un équipement de base. C'est un changement brusque qui peut gâcher l'expérience si tu n'as pas le temps de respirer entre les deux.


Dragon Quest II représente pour moi une synthèse parfaite des améliorations apportées au premier jeu, tout en intégrant des éléments modernes qui rendent le jeu très abouti, même pour un remake. À mon avis, ce jeu est ce que le troisième volet aurait dû être pour obtenir une meilleure note que celle que j'ai attribuée. En ajoutant des éléments comme Manon, la princesse de Cannock, le jeu de hasard, les défis après l'arc principal, et les améliorations dans le gameplay, ce remake perfectionne l'expérience du premier Dragon Quest. La carte est plus grande, il y a plus de personnages, des quêtes moins linéaires, et l’ajout du bateau apporte une vraie diversité aux explorations.


La narration et les personnages : un bond en avant


Le point fort du jeu réside dans sa narration et l'interaction entre les personnages. Contrairement au premier, où le personnage principal était silencieux, ou au troisième, où les compagnons restaient assez anonymes, Dragon Quest II nous offre des dialogues et des quêtes personnelles, avec des personnages qui ont véritablement une personnalité. On sent une évolution évidente dans la profondeur des personnages, ce qui rappelle l'excellence narrative de Dragon Quest XI.


Prenons l'exemple de la princesse de Moonbrooke : elle a tout perdu et se retrouve transformée en chien. Sa quête est déchirante et sa volonté de vengeance est palpable. Mais ce qui est fascinant, c’est que cette tragédie ne la définit pas. Elle reste capable de soutenir ses camarades, d'avoir des moments de camaraderie et de croissance personnelle. La princesse de Cannock, elle aussi, se voit attribuer un arc narratif propre, avec sa fuite du château pour nous rejoindre. Son évolution et ses questionnements sur son rôle dans l’histoire ajoutent une dimension supplémentaire au jeu.

Les personnages ne sont pas seulement des pions dans une histoire pré-écrite : ils sont vivants, et leurs histoires personnelles enrichissent l’ensemble du récit. Le jeu ne se contente pas de donner une simple morale du genre "tout est bien qui finit bien", mais propose une véritable réflexion sur la quête de soi, les choix difficiles, et les tragédies humaines.


L'histoire : plus profonde et marquante


L’histoire elle-même est bien plus profonde que ce que l'on trouvait dans le premier ou le troisième jeu. On sent le poids du passé, et chaque action accomplie dans les jeux précédents a des conséquences. Les autres espèces, comme les fées, qui nous connaissent à travers nos ancêtres, ne sont pas là simplement pour donner des quêtes. Elles ont leur propre évolution, passant d’espèces méprisantes envers les humains à des alliées essentielles pour sauver le monde. Ce niveau de développement narratif des personnages secondaires est rare dans les RPG, et ça fait toute la différence.

Même les ennemis ne sont pas de simples figures à éliminer. Chacun a son histoire, sa personnalité, et certains ont même des tragédies qui enrichissent notre propre voyage. Aujourd'hui, beaucoup de jeux peinent encore à offrir des méchants aussi bien développés, donc je dois saluer le travail sur ces personnages.


Gameplay : une synthèse réussie


En termes de gameplay, bien que le système de base reste fidèle aux deux premiers volets, Dragon Quest II réussit à créer une belle synthèse. Un bon exemple est la quête des parchemins de sorts du premier jeu. Ce système permet d'ajouter des sorts supplémentaires, qui complètent la liste des sorts de base des personnages. Une belle amélioration, surtout en matière de collecte et de personnalisation des capacités.


Chaque personnage a également un rôle plus défini qu’auparavant. Le personnage principal est un guerrier sans magie, tandis que le prince de Cannock joue un rôle de mage rouge, la princesse de Moonbrooke est un archimage, et la princesse de Cannock se tourne vers un style voleur/mage rouge. Ce changement dans les archétypes ajoute une certaine profondeur stratégique aux combats et offre une variété appréciable.


Le End Game : Un défi de taille, mais...


Le véritable défi réside dans le end game, qui propose plusieurs épreuves. Mais un bémol : le jeu recycle un peu trop les boss finaux sans vraiment proposer de versions ++ comme dans les Final Fantasy Pixel Remaster. Cela peut donner un côté redondant au processus de New Game Plus. Néanmoins, le défi reste pertinent et intéressant pour les joueurs qui cherchent à compléter le jeu.


Points forts :

  1. Trame narrative solide et profonde
  2. Fin du jeu satisfaisante
  3. Personnages bien développés avec des arcs narratifs intéressants
  4. Améliorations du gameplay par rapport au premier jeu


Points faibles :

  1. Le recyclage des boss dans le New Game Plus
  2. Il est préférable de ne pas enchaîner le 1 et le 2 directement
  3. Certaines mécaniques restent très proches de celles des précédents volets, sans grandes innovations


En conclusion, Dragon Quest II est un jeu qui roule parfaitement sur Steam Deck, et il a été un excellent choix pour occuper les longues journées d'hiver au Canada. Cette série de trois jeux aura été un rare exemple où chaque version s'améliorait de manière tangible, et je dois souligner que cela est un exploit. C'est un jeu que je recommande vivement à tous les fans de RPG classiques.

Note : 18/20

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