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Sea of Stars : bel hommage, goĂ»t d’hier

2025-07-22 /  877 mots /  4 min de lecture
jeu
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đŸ“ș Trop de contenu, pas assez d’ñme

Nous vivons une Ă©poque Ă©trange, presque schizophrĂšne, dans le domaine de la production culturelle. D’un cĂŽtĂ©, jamais nous n’avons eu autant de films, de sĂ©ries ou de jeux vidĂ©o Ă  portĂ©e de main. L’abondance est lĂ , sur toutes les plateformes.


Mais de l’autre, une impression persiste : un arriĂšre-goĂ»t fade, une sensation de dĂ©jĂ -vu. L’ñge d’or de la production est aussi celui de la redondance.


đŸ€” Le public, plus exigeant que jamais

Les spectateurs et joueurs sont en partie responsables : submergĂ©s de choix, ils deviennent exigeants, imprĂ©visibles, parfois blasĂ©s. Il faut aujourd’hui frapper fort pour sortir du lot. Mais les crĂ©ateurs, eux aussi, se replient souvent sur ce qui a dĂ©jĂ  marchĂ©. RĂ©sultat : une avalanche de remakes, de reboots et d’hommages sans fin.


Spiderman, Superman, Jurassic Park... combien de fois encore allons-nous les revoir ressuscités ?


đŸ•č Le rĂ©tro, ce nouveau refuge

Dans l’univers du jeu vidĂ©o, le phĂ©nomĂšne est tout aussi marquĂ©. Les studios indĂ©pendants, notamment, surfent sur la vague rĂ©tro : pixel art 8-bit ou 16-bit, musiques synthĂ©tiques façon SNES, ambiance PS1 revisitĂ©e.


Le style est devenu un genre en soi, comme le cubisme en peinture. Mais au lieu d’innover à partir de ces bases, beaucoup se contentent de reproduire. On revisite les classiques, sans les transcender. Et c’est là que le bñt blesse.


⚔ Sea of Stars : un hommage trop sage

Prenons Sea of Stars, que j’ai mis deux ans Ă  finir. Non pas parce qu’il est mauvais, mais parce que son manque d’originalitĂ© m’a constamment freinĂ©.


Il aligne les références comme un fan-service assumé :

  1. voyage dans le temps et world map Ă  la Chrono Trigger ;
  2. casse-tĂȘtes Ă  la Golden Sun ;
  3. attaques combinées façon Final Fantasy VI ;
  4. musique japonaise recyclĂ©e comme si le compositeur n’en pouvait plus đŸ˜”â€đŸ’«.


Un bel hommage ? Oui. Mais un hommage sans souffle. C’est un "best of" sans ñme.


Un peu comme si on réduisait toute la cuisine italienne à « pizza-pùtes-sauce tomate ». Sérieusement.


🌟 Des touches qui sauvent les meubles

Et pourtant, Sea of Stars n’est pas une coquille vide. Le worldbuilding est solide, les personnages bien Ă©crits — on sent une inspiration Final Fantasy IX dans leur design.


La diversitĂ© des environnements rappelle Legend of Mana, et certains clins d’Ɠil, comme le parlĂ© quĂ©bĂ©cois 🇹🇩, font sourire.


Mention spĂ©ciale pour les casse-tĂȘtes, bien intĂ©grĂ©s au dĂ©cor, jamais frustrants. Pas besoin de courir sur les forums pour trouver une solution Ă  chaque porte fermĂ©e. Et ça, c’est rare.


✅ Note final : un bel effort, mais pas un chef-d'Ɠuvre, un 13/20

Sea of Stars est un jeu sincĂšre, bien rĂ©alisĂ©, mais trop prisonnier de ses rĂ©fĂ©rences. Il nous promet un voyage vers l’enfance, mais sans vraiment nous surprendre.


đŸ§Ÿ RĂ©sumĂ©

  1. 🎹 Style visuel rĂ©tro maĂźtrisĂ©, avec un beau pixel art 16-bit façon SNES.
  2. đŸŽ¶ Bande-son correcte, mais trop proche des JRPG classiques japonais, sans prise de risque.
  3. 🧠 Casse-tĂȘtes bien conçus, intĂ©grĂ©s naturellement dans l’environnement sans casser le rythme.
  4. đŸ—ș Worldbuilding cohĂ©rent et diversifiĂ©, avec des biomes variĂ©s rappelant Legend of Mana.
  5. đŸ‘„ Personnages bien dĂ©finis, avec une touche de Final Fantasy IX dans leur conception.
  6. 🇹🇩 Quelques originalitĂ©s, comme des dialogues en quĂ©bĂ©cois, qui ajoutent du charme.
  7. ⚠ Trop d’hommages appuyĂ©s Ă  Chrono Trigger, Golden Sun, Final Fantasy VI, ce qui bride la crĂ©ativitĂ©.
  8. 😕 Manque d’ñme et d’audace, le jeu reste dans une zone de confort nostalgique.


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