Blogue de JD Genest!

Reflexion sur une histoire dolmissoise

2025-02-11 /  847 mots /  4 min de lecture
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La semaine passée, un voisin a accroché un drapeau américain sur son balcon. Honnêtement, j’ai trouvé son geste enfantin et provocateur, un peu comme un adolescent cherchant à se faire remarquer en défiant les autres. Ça m’a rappelé Benoît, un élève de ma classe qui portait un chandail des Canadiens avec un X tracé dessus au ruban adhésif.


Mais bon, au-delà du geste, je m’y étais fait. Après tout, j’habite un quartier où les surprises sont monnaie courante, du genre à faire passer des sièges d’auto en guise de bancs extérieurs pour une touche de déco campagnarde. Sauf que tout le monde ne l’a pas pris aussi bien. Certains ont affiché la photo du balcon sur les réseaux sociaux, adresse visible, et le débat sur le "vivre et laisser vivre" s’est enflammé. Ce qui m’a surpris, c’est que cette indignation surgisse pour un drapeau alors que, durant le mois de la diversité, le drapeau LGBTQ n’avait pas reçu la même défense...


Même si je trouvais l’initiative du voisin discutable, j’ai quand même pris le temps d’écrire un commentaire rappelant qu’exposer publiquement son adresse en ligne était une atteinte à la vie privée, et qu’il valait mieux éviter d’alimenter un lynchage numérique.


Mais alors, surprise. Celui qui m’a répondu n’était pas un défenseur du respect de la vie privée, mais bien le porte-étendard dolmissois du mouvement MAGA. Et non pas pour me remercier, mais pour me pondre un pavé où il me lançait son envie d’un "débat" (no shit, Sherlock), enchaînant sur la mollesse du Québec, l’accusation injuste contre Trump et, évidemment, la sempiternelle rengaine sur la dictature dans laquelle on vivrait.


Ce petit épisode, aussi banal qu’il puisse paraître, m’a inspiré trois réflexions.


1. Respect de la vie privée


Même si quelqu’un affiche des idées qui nous déplaisent, tant que c’est légal (même un drapeau de la Corée du Nord, mettons), il ne faut jamais diffuser ses informations personnelles en ligne. Non seulement c’est illégal, mais la plupart du temps, ces provocateurs cherchent juste à semer la discorde. Tomber dans leur jeu ne fait qu’envenimer la situation.


2. Le "vivre et laisser vivre" et la dérive de la fenêtre d’Overton


La fenêtre d’Overton est une théorie qui décrit le déplacement des idées socialement acceptables sur un spectre allant de l’inacceptable au mainstream. Avec le temps, des idées autrefois marginales deviennent normales, comme l’acceptation de l’homosexualité, le mariage gay ou la légalisation du cannabis.


Mais depuis le retour de Trump sur la scène politique, j’ai remarqué un glissement vers la droite, digne d’une course dans Initial D. Des idées qui étaient autrefois marginales, comme le racisme ou l’homophobie décomplexée, gagnent du terrain. J’ai souvent dit que notre progressisme était parfois une façade mal appliquée (Nous, Elon Musk et le syndrome d'asperger), mais voir des gens défendre bec et ongles un drapeau qui ne nous représente pas tout en hurlant à l’injustice dès qu’un drapeau LGBTQ flotte quelque part... Ça, c’est franchement désolant.


3. Notre tendance au Québec à se diminuer


Ce n’est pas nouveau : on a même une expression pour ça, "être né pour un petit pain". Mais pourquoi tant de Québécois se complaisent-ils dans cette posture d’infériorité? On n’est pas plus fous ni plus incompétents que d’autres. Oui, on a des défauts, mais on a aussi des qualités. Pourtant, on passe notre temps à se comparer aux autres : à l’Ontario, aux pays scandinaves, comme si l’herbe était toujours plus verte ailleurs.


Et ce qui me frappe, c’est que ceux qui critiquent le plus fort sont souvent ceux qui, au moindre contre-argument, se défilent. Comme si critiquer suffisait, sans jamais proposer de solutions. Ça me rappelle le bon vieux syndrome de Dunning-Kruger : plus on en sait peu, plus on pense tout savoir.


Sur ce, j’espère que cette petite réflexion sur ma vie à Dolbeau vous aura fait sourire (ou grincer des dents)!


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