Twitter vient de sortir une IA d'image, mais comme cela fut le cas pour Google et son prédécesseur Microsoft Tay, cette IA n'a pas réussi à passer le test d'Internet et a été désactivée. Ce qui est ironique, c'est que, tout comme Google et Microsoft retirent leurs produits en raison des abus de leurs utilisateurs générant des contenus tendancieux hors du cadre de leur règlement d'utilisation, on peut voir ici les limites de Twitter, qui est supposé être un produit libre.
Critique de Twitter et de sa modération
On ne peut nier que Twitter n'a jamais été totalement libre. Avant, la modération était souvent critiquée pour être orientée "à gauche" parce qu'elle restreignait les publications tendancieuses, notamment celles liées au racisme, au sexisme, ou à d'autres propos controversés (souvent qualifiés de "woke" par Elon Musk et ses partisans). Aujourd'hui, la modération semble plus arbitraire et favorise une certaine idéologie, souvent associée à la tranche MAGA (Make America Great Again) américaine. Tout ce qui s'oppose à Trump, est jugé trop favorable aux questions transgenres, ou critique Elon Musk semble davantage censuré.
Réflexion sur la liberté
La liberté a toujours été un mot galvaudé. Nous n'avons jamais été totalement libres, et je ne le souhaite pas vraiment. Les règles permettent de maintenir un certain code de conduite, que ce soit en société ou dans les environnements que nous fréquentons. Je suis favorable à un large degré de liberté, mais prétendre être libertarien est soit de la folie, soit de l'hypocrisie.
En réalité, nous ne pouvons pas tout dire, et c'est normal. Cela fait partie de notre contrat social. Selon le contexte, nos relations avec les autres impliquent différents niveaux d'ouverture. En ligne, nous avons l'illusion d'être plus libres grâce à l'anonymat. Pourtant, les outils numériques nous exposent davantage en collectant toujours plus d'informations sur nous.
Exemple de la liberté d’expression en ligne vs hors ligne
Prenons un exemple : qui irait, dans une épicerie, affirmer haut et fort qu'il est pour ou contre Justin Trudeau ? L'idée peut sembler farfelue, mais en ligne, nous exprimons ce genre d'opinion très fréquemment. Ce phénomène est lié à la perception que nous sommes moins jugés ou que les conséquences de nos paroles sont amoindries.
Cependant, croire que l’on peut tout dire sans conséquences est une vision simpliste et utopique. L’absence de sanctions officielles en ligne ne signifie pas l'absence de réactions des autres internautes. Cette réaction sociale est essentielle et souvent sous-estimée.
Retour à Twitter et ses alternatives
Concernant Twitter, il n'est pas plus libre sous sa nouvelle direction, et je doute que son concurrent Bluesky fasse mieux. Les différences se trouveront uniquement dans les grilles de lecture et les priorités imposées par leurs dirigeants et leurs utilisateurs.
Conclusion sur la liberté en ligne
En ligne, il faut distinguer ce que nous pensons pouvoir dire de ce que signifie une liberté totale. Trop souvent, on confond liberté et absence de rétroaction. Lorsque certains déclarent qu'’"on ne peut plus rien dire", ils traduisent en réalité une frustration face à l'évolution des normes sociales et au retour négatif que leurs paroles suscitent.
En fin de compte, nous avons toujours mal interprété la notion de liberté. Aujourd'hui, cette idée reflète davantage un désir de s'exprimer sans subir les conséquences de ses actes. C’est un concept plus que jamais déformé par notre volonté de préserver une illusion de pouvoir dire ce que nous voulons sans en accepter la responsabilité.