
En parlant avec une amie sur différents sujets et personnes, nous sommes tombées sans arrêt sur le même schéma de rôle qu’on s'attribue. Autant sur les attentes et descriptions des sites de rencontre, ou comment les influenceurs se décrivent, je dirais aussi comment les gens s’imaginent dans leur carrière À quoi bon gagner si on se déteste en arrivant ? . On se donne une vision, un rôle, mais souvent avec des failles et des trous. Alors au lieu de continuer à bitcher, j'ai fait une pause et essayé de comprendre, j’ai un peu lu là-dessus, et voici une synthèse.
Dans un monde où les attentes sont omniprésentes, on se retrouve souvent à jouer un rôle qu’on n’a pas choisi. C'est comme si, un peu à la manière de Sartre, on se retrouvait pris dans une situation où l’on s'impose des normes extérieures, des modèles sociaux qui ne nous correspondent pas. Sartre parlait de cette « mauvaise foi », cette tendance à se mentir à soi-même pour éviter de faire face à la liberté qu'on a de choisir qui l’on est vraiment. Et dans ce jeu de rôle, ce n’est pas qu’une question de responsabilité, mais de se laisser enfermer dans un personnage, de devenir « l’autre » que la société veut qu'on soit. Mais qu’en est-il de l'authenticité de ce personnage ?
C’est ce rôle mal écrit, qui, à la base, est censé nous définir, mais qui se transforme en un masque. Ce masque social, comme Nietzsche le dirait, devient une manière de se cacher, de se conformer, de « rimer » avec les attentes des autres, plutôt que d'embrasser la vérité brutale de notre existence. Nietzsche prônait l’idée de transcender les normes, d’aller au-delà des attentes imposées par la société pour créer sa propre voie. Dans ce sens, nous ne devrions pas chercher à « rimer » avec les règles pré-écrites, mais plutôt à réécrire notre propre histoire, à forger notre propre être. Car là réside la vraie liberté : dans la création de soi.
Le schéma de ce « rôle mal écrit » apparaît dès qu'on se laisse emporter par la quête incessante de validation sociale. Mais au fond, comme l’humanisme le souligne, ce qui compte, c’est de rester fidèle à soi-même, de ne pas se laisser écraser par les attentes extérieures. Chaque individu est responsable de sa propre existence et, à ce titre, la quête de sens prend le dessus sur la conformité. Ainsi, cette constante recherche de l’approbation des autres n’est rien d’autre qu’un mécanisme de défense contre le vide, contre la peur de se confronter à notre propre identité.
À force de chercher à rimer avec l’image que l’on croit devoir projeter, on finit par perdre de vue notre essence, celle qui nous permettrait d’écrire un récit cohérent et authentique. L’erreur est là : on se laisse happer par le rôle, mais on oublie qu’au fond, il n’est qu’un jeu, un masque que l’on endosse pour se donner l’illusion d’appartenir à quelque chose. Mais cela ne fait pas de nous des êtres authentiques.
Le rôle mal écrit, c’est donc cette illusion dans laquelle on s’engouffre. Une illusion créée par des attentes sociales et des modèles souvent déconnectés de ce qu’on est réellement. Pourtant, dans la philosophie existentialiste, notamment chez Sartre et Nietzsche, la voie vers la liberté réside dans la capacité de chacun à se réapproprier son rôle, à transcender les attentes et à ne plus chercher à rimer avec ce que les autres imposent.
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