Depuis une semaine, j’entends toutes sortes d’arguments sur le « geste bien posé ». On ne va pas se mentir, cela ressemble fortement à un Sieg Heil tout droit sorti d’une sombre époque. Mais ce n’est pas là-dessus que je veux m’attarder.
Ce qui me dérange le plus, ce sont les excuses avancées, en particulier celle invoquant l’autisme. J’en ai déjà parlé dans Nous, Elon Musk et le syndrome d'asperger, mais il semble que ce soit devenu un joker universel, tantôt utilisé pour excuser, tantôt pour discréditer une personne.
En tant que neurodivergent, je trouve cela profondément insultant. Dans une société qui ne cesse de prôner la diversité et l’inclusion, il est frappant de voir à quel point la moindre différence est immédiatement pathologisée. Dès qu’une personne sort de la norme, on préfère lui coller une étiquette plutôt que d’essayer de la comprendre.
On observe aussi cette tendance chez certains parents qui, dès que leur enfant est introverti, passionné par un sujet précis ou doué à l’école, lui attribuent un diagnostic d’autisme ou d’Asperger, souvent sans fondement. Mais non, ce n’est pas aussi simple. Se faire diagnostiquer sur le spectre autistique est un processus bien plus complexe que d’aimer les Lego ou de savoir lire tôt.
J’ai même l’impression que l’autisme est parfois utilisé comme une insulte intellectuelle déguisée. Un moyen élégant de stigmatiser quelqu’un en le mettant à l’écart sous couvert d’un terme technique. Comme je l’ai déjà dit, notre société a beau évoluer, nous restons fondamentalement les mêmes humains qu’il y a 2000 ans – mais avec des smartphones.
Mais soyons clairs : être Asperger n’a absolument rien à voir avec le fait de faire un salut nazi en public. Ce n’est pas un trouble qui pousse à ce genre de comportement. On peut être intelligent, introverti ou socialement maladroit sans avoir de diagnostic. Un tel geste, c’est juste être un imbécile.
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