Blogue de JD Genest!

Avoir le courage de quitter

2025-01-21 /  786 mots /  4 min de lecture
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Couper les ponts numériques : une réflexion nécessaire


Nous sommes arrivés à un point où il semble plus difficile de couper les ponts avec amis et famille que de quitter un réseau social. Mettre fin à une présence numérique devient une décision lourde, tant les habitudes créées par ces logiciels se sont enracinées dans nos vies. C'est comme si l'idée de quitter ces plateformes était devenue presque insurmontable. J'ai longtemps partagé cette perspective. Je pensais qu'il valait mieux améliorer son hygiène numérique que de lutter contre le courant. Cependant, ces dernières semaines, j'ai atteint ma limite.


Une goutte de trop


Je suis affilié à un parti politique, et bien que je ne souhaite pas faire de prosélytisme, je tiens à préciser que pour moi, le respect du vote est primordial. Contrairement à beaucoup, j'ai conservé un cercle d'amis aux opinions différentes des miennes. Je considère que c'est une force : cela m'aide à challenger mes points de vue et à apprécier d'autres visions du monde. Cependant, les récentes évolutions dans la gestion des réseaux sociaux me semblent aller trop loin.


L'élection de Trump, par exemple, m'a déçu en tant qu'observateur de la politique. Bien que je ne considérasse pas la plateforme démocrate comme parfaite, elle restait à mes yeux la moins pire. Aujourd'hui, ce qui m'inquiète, ce n'est pas tant la politique elle-même, mais l'aplaventrisme des géants de la tech face à leur nouveau chef. Ces entreprises semblent avoir choisi d'abandonner toute responsabilité morale ou sociétale.


Des décisions inacceptables


Il est crucial de différencier une entreprise de ses produits et de ses positions politiques. Mais à un certain point, les comportements éthiques ou leur absence deviennent difficiles à ignorer. Ces dernières semaines, certaines décisions m'ont paru inacceptables :


  1. Couper dans le fact-checking, laissant les informations erronées se propager sans contrôle.
  2. Permettre à des algorithmes de devenir de plus en plus biaisés, favorisant la polarisation.
  3. Tolérer la prolifération de contenus ouvertement racistes ou néo-nazis.
  4. Et plus récemment, laisser leur nouveau dirigeant insulter et ridiculiser des leaders étrangers, notamment notre Premier ministre, comme s'il était insignifiant.


En tant que citoyen, je crois que nous avons une responsabilité minimale : limiter notre utilisation de ces plateformes après des années de comportements irrespectueux. Les plateformes qui limitent l'accès à nos médias locaux ou amplifient les voix toxiques ne méritent pas notre soutien inconditionnel.


Un signal d'alarme


La réalité est que nous ne sommes pas indispensables à ces plateformes : nous sommes simplement des masses de données destinées aux publicitaires. Et alors que ces derniers quittent déjà certaines plateformes, nous risquons de voir un retour à une publicité massive et hors contexte, comme dans les années 90.


Je ne dis pas qu'il faut tout quitter, mais commencer par un ménage peut être salutaire. C'est un exercice utile pour reprendre le contrôle de notre temps et de nos choix numériques.


Mes propres actions


Pour ma part, j'ai fermé mes comptes Twitter, Instagram et Reddit. Je prévois également de retirer des outils comme Google Analytics et des boutons de partage de mon site web. Chaque petite action compte.


Une réflexion pour nos décideurs


Enfin, un mot pour Marc Tanguay et les politiciens qui pensent que rester sur Twitter est nécessaire pour « rejoindre les gens ». Ici, Twitter n'est pas largement utilisé. Avant de chercher les meilleures plateformes, il faut surtout travailler sur un message qui résonne avec les électeurs. Un message creux, même crié partout, reste un message creux.


Conclusion


Nous avons tous un rôle à jouer dans cette révolution silencieuse. En réévaluant notre présence numérique, nous pouvons contribuer à créer un espace plus sain et respectueux. Alors, pourquoi ne pas commencer aujourd'hui ?


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