Blogue de JD Genest!

Étant passionné par la technologie, je me retrouve abonné à plusieurs YouTubeurs tech, et je participe à des groupes tech sur Reddit et Facebook. En somme, j’ai fait mon tour des réseaux sociaux.

Les médias aiment dramatiser les specs

Même si j’ai à moitié respecté ma résolution de l’année dernière de quitter les réseaux associés à Trump, je peux dire que j’ai quitté Twitter sans regret. Et TikTok, bien, ce n’est jamais devenu une habitude pour moi. Mais ce qui m’agace profondément, c’est cette obsession des prédictions matérielles et des YouTubeurs tech qui essaient de nous faire croire que leur opinion est celle qui compte.

Le domaine de l'informatique est un terrain où tout le monde veut avoir raison, et chacun semble avoir une opinion. Travailler dans ce secteur, c’est soit suivre le jeu, soit adopter une position zen et enseigner le yoga. Mais récemment, ce qui me plaît le plus dans le monde des consoles, c’est de voir à quel point l’architecture des machines a changé.

Il y a quelques années, les consoles étaient des entités uniques avec des processeurs sur mesure et des architectures très différentes des PC (pensez au Cell de la PS3, au processeur 128 bits de la PS2, ou aux processeurs Hitachi SH dans la Sega Saturn). Aujourd’hui, les consoles sont pratiquement des PC déguisés, avec des processeurs AMD. La seule vraie différence réside dans la bande passante de la mémoire et l'OS embarqué. Cela peut donner l’illusion qu’on peut prédire à quoi ressembleront les prochaines consoles, mais c’est là où les choses deviennent un peu ridicules.

Les consoles ne sont pas juste des CPU et GPU

Il est vrai qu'on peut assembler des composants proches, mais une console, ce n’est pas juste un CPU, un GPU et de la RAM aléatoire. C’est un système global, tout comme une voiture n’est pas juste un moteur. Et pourtant, on entend encore des propos du genre : « la future console de Steam ne sera pas bonne », ou « trop chère », comme si assembler un PC équivalant allait être la solution miracle.

L’argument que la PS5 serait l’équivalent d’un PC avec un Ryzen 5 5600 et une 6600XT est aussi simpliste. Certes, ces composants sont moyens sur le papier, mais la PS5 n'a pas encore vu de jeux qui exploitent pleinement son potentiel. Et ce n'est pas seulement une question de puissance brute. Il faut considérer l’ensemble de l’architecture, de l’optimisation du système et de l'intégration de tous les composants.

Le problème du coût et de l’optimisation des produits

Sur le plan du prix, on en revient à l’idée qu’assembler soi-même son propre matériel, même avec des pièces grand public, coûte toujours plus cher qu’un produit construit à la chaîne. C’est un peu comme si on voulait construire une voiture sans en connaître tous les secrets de fabrication : c'est une expérience intéressante, mais elle reste coûteuse et imparfaite comparée à ce qu'un constructeur industriel peut offrir.

Les performances : un ensemble, pas juste des composants

Quand on parle de performances, il ne suffit pas de comparer les composants individuellement. La mémoire, l’emplacement des puces d’entrée/sortie, les optimisations logicielles et matérielles : tout cela fait partie d’un ensemble cohérent. C'est tout un système intégré, et ce n’est pas aussi simple que de monter un PC maison.

Le « building » de machines est souvent plus un moyen de générer des vues sur YouTube et de lancer des débats sans fin. Mais honnêtement, ce n’est ni une activité sérieuse, ni un débat intellectuel. Il est crucial de comprendre que les vrais tests de performance ne se font pas avant la sortie du produit, et il vaut mieux attendre des évaluations objectives plutôt que de se laisser emporter par le buzz.

L’évolution de la technologie : pas une révolution, mais une évolution tranquille

À force de suivre ces débats incessants, on oublie parfois que la technologie n’évolue plus à la vitesse qu’on a connue dans les années 2000 ou même au début des années 2010. À l’époque, on avait des avancées marquantes : des sauts d’une génération à l’autre étaient bien visibles. Aujourd’hui, nous sommes dans un marché de maturité où les changements sont plus subtils.

Oui, il y a des progrès avec les GPU et l'IA, mais ces évolutions restent segmentées. Nous ne vivons plus de révolutions matérielles, mais des améliorations continues. Par exemple, le matériel ne change pas fondamentalement, mais il est intégré dans des produits comme les smartphones, les télévisions intelligentes, et de plus en plus dans des objets connectés ou l’IA. Cela reste une évolution technologique, certes, mais pas une révolution.

Conclusion : Arrêtons de créer du buzz inutile

En fin de compte, si on se contente de discuter uniquement du matériel, on finit par tourner en rond. Et malheureusement, les discussions autour des spécifications matérielles sont souvent amplifiées par le buzz. On finit par faire une crise pour des choses qui ne changeront pas la planète. La technologie, ce n’est plus Noël tous les jours. C’est le moment de relativiser nos besoins et de se concentrer sur des usages plus éthiques et durables.

Mais bon, les médias n'ont pas changé. Je me souviens de l'époque où Canal Vie diffusait trois émissions sur la beauté, puis une pub sur la confiance en soi. Aujourd'hui, on parle de Linux, de l’IA, et des spécifications de la Steam Machine. Comme quoi, les cycles se répètent…

Conseil pour les lecteurs : Soyez intelligents et ne prenez pas tout pour argent comptant. Informez-vous à partir de plusieurs sources avant de tirer des conclusions. C’est mon meilleur conseil.