Blogue de JD Genest

Comment j'ai été troll et que je me suis brûlé

2024-09-16 /  5295 mots /  26 min de lecture
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Tout le monde a des vices ou des défauts qui ressortent.  Moi, c'est de ne pas savoir tenir ma langue et aimer déculotter mon adversaire.  C'est moins nocif pour mes poumons que la cigarette, mais pas pour autant bon pour mon cœur, vu les heures passées assis à jouer.  Et à la différence de fumer, qui permet parfois de faire des rencontres en partageant son feu.  Moi, je n'ai pas tant gagné en le créant.

 

Même si mes proches me trouvent parfois polémiste et que je ne retiens pas ma langue quand il s'agit de donner mon opinion, ce que mon père appelle 'dire MA vérité'.  En réalité, comme beaucoup, je suis plutôt discret et je n'aime pas provoquer en public, au point de presque m'excuser pour tout ou rien.   Cependant, pendant un bout, ma catharsis fut de l'être un peu en ligne.  Ce qui a commencé comme un plaisir solitaire : m'obstiner avec des gens ayant des opinions différentes des miennes ou qui disaient des énormités en public. Je vous laisse deviner : l'immigration, la politique, les 'wokes', etc., ont bien fini par se développer.  Je me souviens qu'une travailleuse sociale m'avait suggéré d'aller en ligne et de subir un peu ma propre sauce, en espérant que je finirais par le regretter. Avec du recul, c'était un conseil assez bizarre ou, pour le dire en bon québécois, une vraie 'marde'.

 

« Les troisièmes lieux fournissent un cadre permettant de maintenir un sentiment d'appartenance à la communauté, une ancre sociale. Quand ces espaces disparaissent, c'est la vitalité de la société qui s'effrite. » Ray Oldenburg

 

Pendant la pandémie et le télétravail, j'ai découvert de nouveaux réseaux sociaux, comme Reddit, qui changeant de Facebook et Messenger. Pour moi, Reddit est devenu le lieu idéal pour cette culture de l’obstination sans retenue.  Ce qui est un détournement de l’utilité de ce réseau.  Car une de ses forces c’est le fait de créer des communautés sur tout et pouvoir rejoindre le monde sur un sujet précis. Mais à l’inverse de cette mission, j'ai commencé par m'engager dans des débats acharnés, utilisant des phrases cinglantes et des arguments, comme le bien connu "google it", pour défendre ma vérité face à ce que je percevais comme des propos incorrects. Rapidement, j'ai rejoint des groupes similaires, ce qui, combiné à l'effet de groupe et aux bulles en ligne, a exacerbé mon besoin de confrontation. Je me voyais comme un "gentil troll", cherchant à réduire au silence ceux que je jugeais trop stupides ou égoïstes. Cependant, cette dynamique est vite devenue une boucle sans fin.

 

“Si tu t'affliges d'une cause extérieure, ce n'est pas elle qui t'importune, c'est le jugement que tu portes sur elle.” (Marc-Aurèle)

 

Les débats en ligne sur des sujets controversés comme les élections, la manifestation des camionneurs en 2022, et la COVID-19 ont amplifié cette dynamique. Même si j'avais des opinions bien arrêtées, il est devenu évident que l'exposition publique et les réponses incendiaires n'étaient pas justifiées.  Avec du recul, moi ainsi que les autres, nous aurions juste pu ignorer les extrêmes et amener des réponses cordiales à ceux qui voulait juste s’informer. L'une des pires pratiques observées a été le bannissement de personnes sur des forums prétendument représentatifs du Québec, simplement parce qu'elles avaient des opinions différentes. Cela revenait à exclure quelqu'un de la discussion, renforçant les clivages plutôt que de favoriser le dialogue. En cherchant à exposer les informations personnelles de ces individus ou à les bannir de notre espace, nous n'avons fait que créer plus d'ennemis et approfondir les divisions.

 

Pour expliquer le mécanisme qui m'a mené à ce comportement.  C'est une boucle de jeu ou boucle de rétroaction positive qui est composé d'action, réaction, récompenses (entré dans le donjon, tué les ennemis, prendre le trésor (Nathan Lovato)), dans lequel le jeu est de brisé la boucle de communication et exploitant le retour tout en se fermant au questionnement.  Pour donner un exemple, souvent les plateformes en lignes sont basées concepts démocratiques pour permettre aux utilisateurs d'être plus investie, la meilleure représentation est le fameux “like” dans Facebook, le upvote dans “Reddit”, pi il y a les récompenses qui sont l'équivalent de l'objet légendaire dans les RPG, le summum de ce que tu peux avoir. Il y a aussi les réponses aux sens mais cette partie correspond plus à la réaction dans la boucle.  Alors pour faire synthèse de ces faits, la boucle serait rentrée dans une conversation, provoqué un ou des adversaires, recevoir les likes/upvotes.  Cependant, le paradoxe qui peut mener un schéma menant à un malaise c'est que du point de vue communicatif, ce “jeu” sont composé de boucle de rétroaction brisé, c'est un enfer dans lequel le retour est plus un élément d'armement et qu'on utilise le feedback pour se motiver pi que les parties se ferment de plus en plus à coup de retour négative. 

 


 

Pour l'école de Palo Alto:

Une boucle de communication est composée d'action, feedback, questionnement. Et tout le monde participe dedans du fait que tout est communication, même le fait d'ignorer est la communication de ne pas vouloir de communication et la communication la plus primaire est l'absence de communication. 


 

“L'enfer c'est les autres” (Huis clos, Jean-Paul Sartres)

 

J'étais pris dans Huis clos, cette drôle de pièce dans lequel trois personnes avec trois attentes se cherchent à se comprendre et répondre à leur besoin, le tout sans prendre actes de l'autres, personnellement, j'aurais aimé que ma réflexion soit une plus orienté sur Viktor Frankl dans lequel il y a un sens dans tout et du positif même dans le pire.  Cependant, j'étais dans huis clos avec une remise en question digne du l'existentialisme.  À la longue c'est toujours d'être dans des conflits de clans. En tant que jeune, cela peut être amusant et drôle, comme les guerres de gangs où l'on se prend pour des espions ou des sociétés secrètes. Cependant, avec le temps, cela peut devenir un devoir, avec des conséquences et un sentiment de lassitude.  Pour les enfants, la pire conséquence c'est un coup de poing, un pleur ou la cabane de l'adversaire endommagé.  Mais, à la différence des querelles de notre enfance, qui sont plus versatiles et passent rapidement à de nouveaux jeux, ces conflits peuvent durer beaucoup plus longtemps et prendre une tournure bien plus grave, tant dans les propos que dans les actions.  

 

La nuance a apporté c'est qu'on n'était pas toujours troll et la relation était basé aussi sur d'autres activités ou idées qu'on se donnait.  Ce qui a aussi fait en sorte que j'y suis resté.  C'est plaisant de pouvoir partir dans un délire collectif et avoir le sentiment de se démarquer.  Même, si certains de nos projets ou idées partait d'une contre-réaction à une idée généralisé sur ce réseau ou une provocation envers défini, certaines idées se détachait assez pour finir par oublier l'origine troll du concept.  Mais oublier l'origine ne détache pas l'essence originel. 

“Si vis pacem, para bellum” (John Wick ou Publius Flavius Vegetius Renatus Dē Rē Mīlitārī


Combien de fois j'aurais dit, qu'au-delà du jeu, la mission qu'on pensait avoir c'était de taire ceux qu'on pensait avoir une pensée déviante.  Ceci revenait tout le temps, comme le chien noir de Churchill, on pouvait avoir une passe tranquille mais il y avait toujours une crise. Après la guerre contre X qui menace les gens, c'est une nouvelle guerre contre une communauté plus droite ou un modérateur qui agit injustement sur sa communauté.  Bien que je fasse souvent référence aux membres des groupes, il est important de noter que les utilisateurs ordinaires sont également affectés, recevant parfois des critiques injustifiées.  Comme mentionné plus tôt, je comprends tout à fait le besoin de mettre son opinion ou écrire sa rancœur ou son approbation à une actualité.  Pi en même temps, une opinion même décousue, mérite sa place et au pire mérite une réponse intelligente et court sans le bombarder de citation et d’un texte qui risque plus de l’intimider. C'est la politique internationale du département de la défense américaine, jamais de pause, toujours des interventions aussi foireuses sur le long terme.  Cependant, rendu à ce point de non-retour dans ma vie numérique j’ai eu 2 choix, continuer à user ma chance de ne pas être pris ou juste arrêté pi prendre une pause.  Le choix que j’ai pris n’est point dur à deviner. 

 

Pour faire un aparté sur les conséquences, je parle souvent des conséquences directes mais sur le long terme, c'est un stress même pour ceux qui participent activement à l'activité. La peur aussi est présent, la peur d'être publié, mise à nue, que la personne vient te déranger dans la vie réelle.  La confiance envers les autres n'étaient plus.  Il fallait qu'une personne dit de quoi d'au-delà de ce qu'on s'attendait pour partir dans un délire d'anonymisation.  Pi pour ceux qui nous suivait, ces gens se posaient des questions sur des changements d'un tout à un autre tout.  Une qui était apprécié et populaire, a supprimé un profil très bien apprécié sans d'au revoir.  Ceci a marqué la sphère dans lequel on est et même pour elle ce genre d'action de revenir à zéro, faisait perdre son poids qu'elle pouvait avoir du fait que le monde ne va pas tout le temps faire un lien entre un persona et une nouvelle identité.  Ce monde aurait pu avoir une explication, mais bon, dans tout cela, c'était juste des spectateurs, presque comme les bonhommes semi dessiné dans certain manga.  À part leur likes et approbations, on voulait la masse mais pas l'individus. 

 

« Le meilleur moyen de se défendre contre le mal est de ne pas le faire soi-même. » (Marc-Aurèle)

 

Avec le temps, des questionnements sur nos actions et personnes dans le même groupe que moi commencent à me démanger, dont moi.  La remise en question de mes gestes étant un pilier de mon défaut de m'excuser, là j'aurais voulu qu'elle apparaisse plus tôt.   Ceci commence par remettre en question l'action de certains, ou le comportement qu'on peut avoir.  Après, ce sont les paradoxes, qui commencent à apparaître, comme insulter ceux qui ont des comportements de 'mononcle' tout en ayant un humour de 'mononcle'.  À la fin, le tout se termine par un mélange d'envie de rester dans le groupe tout en voulant les quitter, car étant tes partenaires de vies numériques tout en voulant les quitter ou du moins les changer.  Je ressentais la culpabilité de mes actes, d'avoir pu blesser certaines personnes et gâcher leur soirée. Je nous trouvais simplement méchants et vils.  Disons que cette séparation et les conflits d'opinions et de paradoxes fussent le début de ma fin et le début du dernier chapitre de mon erreur.  Là, ou la vie m'avait donné une chance de juste quitter comme la plupart des relations en vie et finir comme un ami dans un jeux en ligne dans lequel le dernier signe de vie est “dernière connexion 12 décembre 2012”, j'ai fait mon idiot social et aucunement confronté mon problème pi prendre une demi-pause et revenir.  Mais la relation était brisée, de mon côté j'avais mes accumulations que je n'avais pas exprimées et que j'aurais dû exprimer comme si c'était des personnes devant moi et pour certains j'étais rendu plus ou moins la cinquième roue.  

 

À mon retour, plus rien n'était pareil.  Certains, les plus déconnectés des chicanes étaient contents du retour, mais pour le reste je voyais leur distance.  En plus je trouvais leur comportement de plus en plus dérangeant alors que je me remettais en question.  Tandis que d'autres me considéraient comme déconnecté ou en violation de certaines règles.  Même si j'essayais de partager mes malaises et soi je recevais soi une demi-oreille, soi 0 oreille ou soi on mettait sa sur le dos de mon syndrome d'asperger.  Et les querelles de groupes continuaient, mais pour moi, elles devenaient malaisantes.  Les gens en ligne, ceux qu’on a peinturés dans le coin, n’ont pas le même tempérament qu’en vrai, j’ai toujours voulu prendre une bière avec ceux que je me suis le plus obstiné sur divers sujets en me disant qu’en vrai, sans être ami, on aurait pu passer un beau moment de discussion avec des paroles plus douces et des argumentations plus profondes. Je ne peux accuser personne dans le sens que j'ai fait partie de la machine, juste ou les gens ont évolué, moi je suis restée amère et mes doutes envers les démarches étaient rendu un facteur qui aurait valu dans un couple un divorce.  

 

Taedium Vitae Numéris (inspiration de Taedium Vitae de Sénèque le jeune)

 

Le divorce ne fut pas élégant ; j'ai mis fin à mes relations de manière brusque, souvent par SMS. Durant cette période de remise en question, deux conflits majeurs ont marqué la fin de mes dialogues ouverts. D'une part, des critiques paradoxales sur ma partenaire actuelle, de confession et d'origine différentes. D'autre part, des insultes échangées en ligne sur des sujets sensibles, où des discussions plus diplomatiques auraient été appropriées. Je trouvais les critiques envers mon ex injustifiées et pleines de préjugés pi j'ai trouvé que les personnes concernées n'avaient pas besoin de nos opinions tranchées.

 

Je traversais un taedium vitae numérique, une forme d’ennui et de désespoir en ligne. Je continuais à être présent sans réel but, pour combler un vide intérieur, alimenté par ma peur de la solitude et de l’abandon. Mon moi intérieur s'effaçait, et une action irrésistible se préparait en arrière-plan, hors de mon contrôle.

 

Sentant que j'étais acculé moralement, j'ai essayé de leur montrer leur erreur en créant un faux compte. Malheureusement, mes maladresses ont conduit à ma révélation rapide : j'ai utilisé le même navigateur et réseau, laissant des traces évidentes de mes activités. Cette tentative de dissimulation a brisé tout ce que j'avais construit.

 

J'ai envisagé un suicide numérique, mais avec le recul, je le vois plus comme un baroud d'honneur. En dépit du négatif, j'ai ressenti une dualité : une certaine satisfaction à la fin de cette phase. J'avais en tête la chanson For the Damaged Coda de Blonde Redhead, et je me suis souvenu de l’histoire d’un joueur de World of Warcraft qui avait trahi sa guilde pour exposer une fraude. Même dans nos pires moments, il y a une complexité émotionnelle, semblable à un chat jouant avec sa proie.

 

« La trahison est une plaie qui s’ouvre sur la vérité du cœur. » — Jean-Paul Sartre

 

La trahison que j'ai commise a eu un impact profond. Malgré la fin de nos relations, je souhaitais initialement quitter les discussions de manière conciliatrice. Cependant, une impulsion intérieure m’a poussé à couper les ponts de manière définitive. Après l’acte, j'ai présenté mes excuses, accepté mes erreurs et demandé à être banni, entamant ainsi un processus de deuil marqué par la colère, le déni, et la résignation. Malheureusement, il était trop tard pour réparer les dégâts. En plus des personnes que j’ai intentionnellement blessées, j’ai aussi affecté ceux qui, bien que spectateurs, ont été touchés par cette tragédie.

 

Cette crise a été l'une des plus graves qu'ils ont dû vivre, exacerbée par le fait qu'elle émanait de l'intérieur.  Il faut considérer que l’un de leur pire adversaire a été quelqu'un avec qui ils ont partagé tant de temps. Cela a entraîné un nettoyage massif de toutes parts, avec des emails supprimés et des changements d’adresses. Bien que j’aie créé un autre utilisateur et supprimé les informations sur mon téléphone pour maintenir un contact minimal, le manque de confiance persiste. J’ai demandé à mes derniers contacts de me mentir si nécessaire pour éviter de raviver d’anciennes tensions.  Mais autant que j'ai critiqué l'angoisses de mes anciens amis, je n'ai pas été mieux cette fois, à chaque nouvelle qui réussissait à percer ma coquille ce qui m'a mis dans une spiral d'angoisse me revenait.  Ceci a été lourd pour mon dernier contact numérique venant du groupe et mes amis réelles.  Le contrat de ne plus en parlé a été mainte fois brisé. 

 

Le positif dans cette situation est que je n'étais pas impliqué dans leur angoisse excessive ou les tentatives de créer des scripts pour espionner et bloquer des adversaires. Par le passé, au lieu de profiter de moments agréables à l’extérieur, j’ai été contraint de passer du temps sur des tâches que je trouvais presque ridicules. Mais bon pour cette crise, c'était de moi.

 

Je suis mécontent de la manière dont la psychologie a été détournée pour offrir une vision biaisée de mes comportements. On m'a présenté comme psychopathe, réduisant mes actions à une version simpliste de mon état mental. Ce n'est pas une pathologie préexistante qui a causé cela, mais une accumulation de valeurs bafouées et une trahison personnelle. Mon sentiment de répulsion, exprimé par « tu me donnes le goût de vomir », est le seul que j'ai trouvé légitime.

 

Je n'ai pas subi d'insultes publiques ni de campagnes contre moi, mais plutôt une tentative d’isolement. Mon bannissement a été, en quelque sorte, mon dernier acte de respect envers un membre important. Malgré les griefs que j'ai encore en son égard, j’ai terminé cette conversation avec des remerciements, même si je doute de la manière dont il les a reçus. Cela a été un adieu. Mon action ne respectait même pas les règles de base du site, ce qui ajoute à mes erreurs. Ce congé forcé de la vie numérique marque le début d'un processus d'analyse et de remédiation.

 

Je ne m’attends pas à un pardon immédiat ; j'espère que ce sera un jour un mauvais souvenir. Actuellement, les rémanents de cette période apparaissent sous forme de bans, encore, ou de communications indirectes avec des connaissances en commun. Certains pensent que mon comportement en ligne était le signe d’une fatigue ou d'une stratégie calculée. Je crois que c'était le reflet de mon conflit intérieur, ma culpabilité, et ma difficulté à gérer les paradoxes et la communication.

 

Je souhaite m’excuser auprès de ceux que j’ai provoqués inutilement, même si certains étaient des trolls. Ce n'est pas une tentative de recoller les morceaux, mais une reconnaissance sincère de mes erreurs, sans excuse. Cela représenterait une bonne conclusion pour cet écrit.

 

L’auto-critique est rare et difficile ; se regarder dans le miroir confronte souvent notre image et notre vision de soi. À travers mes expériences, j’ai remarqué que les gens tendent à se surévaluer ou se sous-évaluer, mais rarement à s’accepter tels qu’ils sont. Par mon acte, j'ai voulu pousser cette réflexion à l'extrême, refléter ce que je voyais d'eux en réalité. Qui suis-je pour juger? J'ai exprimé mon opinion, ma vérité, même si cela a été fait dans un moment de colère. La véritable vengeance aurait été de ne pas devenir ce que j’ai critiqué. J’aurais ainsi été oublié.

 

« La solitude est cette condition dans laquelle je suis moi-même et nul autre, mais cette solitude se transforme en isolement lorsque je cesse d'être en relation avec d'autres hommes. » (Hannah Arendt)

 

Maintenant, j'ai fait un long processus de deuil, j'ai perdu, perdu beaucoup en crédibilité sociale, surtout sur certains réseaux.  Perdu aussi des amies, car tous n'étaient pas acteurs, mais spectateurs et voulaient juste avoir une communauté, ce que je ne peux juger du fait que je les ai motivés à rester.  Je suis persona non grata sur une partie de la sphère numérique québécoise et même si je trouve que plusieurs ne méritent pas leur place, moi, par ma dernière action je mérite amplement ma nouvelle situation.  Mais, j'ai eu la pause que je voulais intérieurement et que plusieurs me suggéraient, j'ai eu des chutes, car j’étais fâché et en colère contre leur comportement qui fut aussi le mien, aussi de la colère face à une certaine injustice comme “pourquoi tel troll continue d'exister et moi, j'ai ce traitement”, mais c'est comme se demander “pourquoi être en prison quand tel criminel continue de frauder”, ce n'est même pas une question digne d'une classe de philosophie et la réponse devrait juste être “parce que tu t'es fait pogner et tu t'es rendu dude!”.  Il y a une part de moi qui a envie de révéler au grand jour le jeu, mais pour quoi?  La plupart des gens activent connaissent les acteurs et les histoires.  Ceci fait partie de la culture numérique de notre coin de pays.  Pi, pour beaucoup, ils ne veulent pas être mêlés et juste avoir des conversations sur des sujets banals et d’actualité tout en passant à autre chose après leurs interactions.  De ce fait, mes tentatives de rallumer les flammes de cette guerre ne serait qu’une vengeance puérile et chaque fois que j’ai voulu le faire, j’ai regretté rapidement et supprimé ces paroles qui ne servaient qu’à prendre de l’espace sur un serveur sans changer la vie de personne.   Avec ce recul, j'ai remarqué la bulle dans lequel je m'étais mis ainsi que les illogismes et le manque de nuance dans lequel j'étais.  Tsé quand les combats politiques se sont rendus wokes vs conservateurs avec des agendas cachés, c'est plus un scénario d'un livre de Dan Brown ou du jeu Deus Ex (nice game a joué).  Je ne suis pu rendu à 100% immunisé comme un vaccin ne te guérit pas de la covid****, mais je me suis fait une belle leçon, quoique j'aurais voulu que mon père puisse me donner une claque avant que je me suicide numériquement.  

 

Je parle de moi et de nous, comme si nous étions un monument, mais la culture numérique est aussi basée sur l'éphémère, autant que certains ont marqué les gens, la majorité, dont moi n'ont été que des gens dans les bons cercles.  Malheureusement, peut-être que le plus grand héritage aura été de ne pas avoir aider. 

 

En revenant à huis clos, j'ai laissé mon Sartres intérieur et j'essaie de suivre la pensé de Viktor Frankl, j'ai atteint les bas fond, j'ai été à terre mais ceci a permis de renégocier ma relation avec mon moi numérique.  J'ai pu prendre le bon et le pas bon.  Sans cela, je ne serais pas en train d'écrire toute cette expérience.

 

Certains sont capables d'y rester en ayant un détachement. Mais, participer à des engueulades et après continuer sa vie c’est un peu fuir par en avant, pour ceux qui troll et passe à autres choses, l’ignorer peuvent être juste une fuite en avant.  D'autres, le fait par besoin d'exister pi il y a ceux qui ont besoin de leur dose de OD après OD. 

 

On a tous un vice avec des conséquences et ceci peut nous faire mourir à petit feu comme la cigarette ou crisser le feu en ligne.

 

“Pensées pour moi-même” (livres de Marc-Aurèle)

 

J'aimerais finir avec une citation comme “l'homme née bon mais la société le corrompt” pour faire un pont avec les effets de bulles.  Ou dire que “l'homme ordinaire est sévère envers les autres mais l'homme extraordinaire est sévère envers lui-même”.  Mais je trouverais que le contrat social est inadapté dans ce contexte dans lequel les relations en lignes est un paradoxe pour cette œuvre et finir une auto-critique par cette citation de Marc-Aurèle serait trahir l'école stoïcienne dans lequel il a été un grand contributeur.  Mais pour faire un pont avec ce dernier philosophe, je souhaite juste que cette auto-critique à moi-même ne soit pas publié ou partager comme son œuvre de note à moi-même qui était juste son journal intime. 

 

Pour terminer: « La vie peut être comprise seulement en regardant en arrière, mais elle doit être vécue en regardant en avant. C'est dans le détachement que nous découvrons la vacuité des choses. » (Søren Kierkegaard)
 

ps: La liste donnée n'est pas complète, car les réseaux sociaux ont tellement d'outils et on est tellement petit et les adversaires ont des façons de te trouver.  Alors le meilleur conseil s'est fermé sa gueule au lieu de perdre des mois pour planifier un plan foireux. 

 

ps 2: Je me suis beaucoup basé sur l'œuvre de Marc-Aurèle, dernier empereur romain durant la période des cinq bons empereurs mais qui reste un humain qui a eu une suite erreurs ajoutant à la déliquescence de son propre empire comme en nommant son fils Commode comme successeur (Joaquim Phoenix dans Gladiateur (il y a un seul Gladiateur ok!!!)).  Ce dernier reconnaît, à la différence de ses successeurs ses erreurs et aussi l'époque dans lequel il était.  Même s'il voulait être un philosophe, il a été un général (classe philosophe guerrier serait épiquement drôle dans donjon et dragon) ayant passé une partie de sa vie en guerre du fait des débuts des invasions du territoire.  Il a dû aussi gérer la pandémie du deuxième siècle qui a vidé son empire.  De ce fait, ce dernier peut être considéré comme un stoïcisme ayant utilisé ceci pour remettre en question son rôle qui pesait sur ses épaules.  L'empire romain était une machine économie basée sur la conquête et l'esclavage) et la grandeur et le mode de gestion (un des plus grands empires de son époque avec des moyens de communication inadapté) était rendu de la complexité tel qu'il fallait être un surhomme pour guider la barre.   Sa succession, même critiquer par plusieurs, fût souvent la réflexion d'une réforme de la succession basée sur l'adoption du fait qui avait perdu la confiance en certain (trahison de Avidius Cassius et de sa femme Faustine La Jeune) et du fait qui voulait mettre un de ses enfants.  De base, il avait regretté de ne pas mettre sa fille, Annia Galeria Aurelia Faustina mais les mœurs de l'époque l'ont empêché et il faudra attendre près de 800 ans pour voir une impératrice (Irène) sur le siège impérial, dans l'état successeur qui était l'empire romain d'orient.

basé sur Gibbon, E. The History of the Decline and Fall of the Roman Empire.

 

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